| ![]() Jean Anouilh Il naît à Bordeaux en 1910 ; son père est tailleur et sa mère musicienne dans un orchestre se produisant sur des scènes de casino en province. C'est dans les coulisses de ces casinos, que Jean Anouilh découvre les grands auteurs classiques : Molière , Marivaux et Musset. A vingt ans, il devient le secrétaire particulier de Louis Jouvet qui se reprochera, plus tard, de ne pas avoir pressenti la passion pour le théâtre qui habitait Jean Anouilh. Anouilh écrit mais essuie échec sur échec jusqu’en 1937 où, grâce à sa pièce Le Voyageur sans bagage il connaît enfin son premier succès qui lui apporte la notoriété et qui met fin à ses difficultés matérielles. La pièce sera jouée 190 fois. Dès lors, il enchaine les succès au théâtre et crée une revue littéraire La Nouvelle saison Pendant l'occupation, Jean Anouilh continue d'écrire. Il ne prend position ni pour la collaboration, ni pour la résistance. Ce non-engagement lui sera reproché. Il écrit Antigone en 1942 ; la pièce est créée en février 1944 au théâtre de l'Atelier. Cette pièce connaît un grand succès public mais engendre une polémique. Certains reprochent à Anouilh de défendre l'ordre établi en faisant la part belle à Créon, ce qui expliquerait, selon eux, que la pièce n'ait pas été censurée par les Allemands. Ses défenseurs indiquent au contraire que l'insoumission d'Antigone, qui dit « non », et s'engage contre la raison d'état incarnée par Créon, se rapproche de la résistance. Voici ce qu’il dit lui-même à propos de sa pièce : « L'Antigone de Sophocle, lue et relue, et que je connaissais par cœur depuis toujours, a été un choc soudain pour moi pendant la guerre, le jour des petites affiches rouges. Je l'ai réécrite à ma façon, avec la résonance de la tragédie que nous étions alors en train de vivre». Après la guerre, il s'insurge contre l'épuration. Il se joint par exemple à de nombreux intellectuels et célébrités de l'époque (Camus, Mauriac, Colette...) pour sauver Robert Brasillach, collaborateur notoire, et écrit en 1945 : « J'avoue avoir une certaine compassion pour les vaincus et redoute les excès de l'épuration ». Anouilh poursuit son travail de dramaturge, se lance dans la mise en scène et l’écriture de scénarios et dialogues pour le cinéma. Il meurt en 1987 à Lausanne.
Bibliographie sélective :
Date de création : 18/02/2013 @ 17:14 |
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