Emile Zola (1840-1902)
Il est le fils d’un ingénieur italien (cette origine étrangère lui vaudra des lettres d’insultes xénophobes et racistes au moment de son engagement dans l’affaire Dreyfus) qui meurt alors qu’Emile n’a que sept ans.
La famille s’installe à Aix en Provence ; c’est là qu’Emile Zola rencontre Paul Cézanne, le peintre, qui devient son ami et le restera longtemps.
Il remonte à paris pour entrer au lycée Saint-Louis (dans le quartier latin), échoue au bac et entre dans la vie active comme directeur de la publicité de la Librairie Hachette : il y restera 4 ans. Peu à peu une autre activité le passionne, c’est le journalisme ; il participe à de véritables « campagnes de presse » pour dénoncer le pouvoir impérial, par exemple, ou pour défendre le capitaine Dreyfus.
Dès 1868, il a pour projet de vivre de son écriture : de 1871 à 1893, il fait paraître régulièrement un titre de son immense œuvre des Rougon-Macquart, soit vingt volumes au total qui sont publiés d’abord sous forme de feuilleton puis en volume. Vaste fresque littéraire, Zola y peint la société du XIX° siècle à travers le destin d’une famille dont les deux branches s’opposent, les Rougon qui sont de petits bourgeois de province, et les Macquart, des paysans, braconniers qui ont un réel problème d’alcoolisme. Cette « saga » familiale s’étend sur cinq générations et Zola veut montrer le poids de l’hérédité ; voici ce qu’il dit dans la préface de La Fortune des Rougon, premier volume de la série : « Je veux expliquer comment une famille, un petit groupe d'êtres, se comporte dans une société, en s'épanouissant pour donner naissance à dix, à vingt individus qui paraissent, au premier coup d'œil, profondément dissemblables, mais que l'analyse montre intimement liés les uns aux autres. L'hérédité a ses lois, comme la pesanteur. »
Mais la fin de sa vie est tourmentée ; en effet, sur le plan personnel, son mariage est sérieusement mis à mal du fait de la liaison qu’il entretient avec une jeune femme dont il a deux enfants mais finalement sa femme accepte cette double vie. En outre, à cause de son engagement en faveur de Dreyfus et de son article « J’accuse », il connaît des déboires judiciaires et est obligé de s’exiler pendant presque un an à Londres. Il s’est fait beaucoup d’ennemis et sa mort par asphyxie en 1902 reste très mystérieuse, la thèse de l’assassinat n’ayant jamais été tout à fait écartée.
Celui qui fut « un moment de la conscience humaine » selon Anatole France est enterré au cimetière Montmartre et ses cendres seront transférées au Panthéon en 1908.
En 1985, sa maison de Médan devient un musée. 